La fabrication d'un tapis artisanal peut durer des mois, voire des années. Elle est le résultat du travail de tout un groupe d'artistes et d'artisans qui donnent le meilleur
d'eux-mêmes.
Dans un tapis d’Orient tout est biodégradable et nous parle de terroir : des matériaux choisis (soie, laine, coton) jusqu’aux teintures naturelles, ainsi que le nom du
tapis qui est celui d'une localité géographique ou bien d'une tribu nomade.
• La tonte
Habituellement, on utilise de la laine de mouton, mais aussi de chèvre, d'agneau ou de chameau.
• Le filage
À l'aide du « pily », fuseau à croisette, les vieilles femmes filent la laine avec une habileté sans pareil !
• La sélection de la laine avant la coloration
• La teinture des fibres
Les fibres sont en laine ou en soie naturelle. La coloration s'effectue avec des colorants naturels d'origine animale, végétale ou minérale.
Cette étape est l'une des plus secrètes de la fabrication d'un tapis. Chaque expert de coloration garde jalousement le secret de ses mélanges, afin d'avoir telle ou telle teinte après le séchage des fibres.
Qu'est-ce qu'un Abrache ou Abrage ?
C'est une irrégularité de couleur sur une bande du tapis, pour une teinte donnée. Des bains de coloration différents donnent des teintes différentes, même avec une laine identique.
• Le séchage des fibres
Le séchage s'effectue naturellement, à l'air libre.
• Le dessin du tapis
Un dessinateur spécialiste exécute le dessin de l'ensemble du tapis. Dessin qui fait référence à la localité et doit correspondre à une dimension choisie.
Il existe une multitude de motifs de tapis. En général on peut les classer en figuratif, géométrique, curviligne ou floral.
• La couleur
Un peintre spécialiste de tapis met les touches de couleur sur le dessin du tapis. Ces couleurs doivent correspondre à celles des tapis d'une localité ou d'un groupe ethnique précis.
• Les matériaux
Un spécialiste choisit les matières premières (laine ou soie naturelle) selon le dessin, les couleurs et le lieu de la fabrication. Par exemple les tapis « Naïn » d'Iran sont toujours noués avec un mélange de laine d'agneau et de soie naturelle, dans les teintes bleus, et la chaîne (les franges) de ces tapis est toujours faite avec du coton torsadé plus ou moins fin.
• La préparation des planches
Un « Mo'allem », équivalant à Maître de Compagnonnage, prépare pour les artisans qui vont nouer le tapis, les planches à dessin à l'échelle réelle.
Il y a peu de « Mo’allem » ou « Grand Maître ». Deux ou trois dans chaque grande région. Pour tout savoir sur les caractéristiques de ces tapis et gagner ce titre, il y parfois jusqu’à vingt ans d’apprentissage. À leur tour ils doivent perpétuer la tradition en formant un élève à la fois. Le « Mo’allem » choisit les artisans qui doivent nouer ensemble un tapis, et il incorpore son nom, à la fin du nouage, si tout a été fait dans les règles de l'art. On appelle cela « signer le tapis ». De ce fait, le prix de la vente de ce dernier sera élevé, et tous les auteurs de sa fabrication valorisés.
• L'exécution d'un tapis sur métier vertical
Chez les sédentaires, le nouage se fait par plusieurs artisans, travaillant en même temps sur le même tapis. Ces derniers suivent les planches préparées par le « Mo’allem ». Dans ce cas, plus il y a de nœuds au mètre carré de tapis, plus il est fin et a de la valeur. C'est pourquoi on compte le nombre de nœuds par mètre carré, et on parle de la finesse du tapis.
• Les divers nœuds
• Le métier horizontal nomade
Les tapis de nomades, noués sur des métiers horizontaux n'ont pas de planches de dessin, ni de signature. Les motifs et les couleurs sont transmis traditionnellement, de mémoire, de mère en
fille.
Les femmes qui nouent peuvent toutefois se permettre quelques petites fantaisies, dans le détail du dessin. Les hommes préparent la matière première, les métiers, et s'occupent de la
finition et du lavage des tapis.
En principe, pour des tapis nomades, on vérifie la quantité de laine utilisée dans chaque nœud, et non le nombre de nœuds au mètre carré de tapis.
A la fin du nouage, des spécialistes procèdent manuellement à l'égalisation du velours du tapis.
Une fois le tapis terminé, la chaîne reste visible aux extrémités du tapis. On l'appelle alors « la frange ». Les bordures, franges et lisières sont alors harmonisées.
Avant la mise en vente, le tapis sera lavé plusieurs fois à grande eau.
• Composition générale d'un tapis noué
• Tissage d'un Kilim
Un Kilim est une tapisserie. C'est un objet tissé et non pas noué (tout comme les tapisseries françaises).
Souvent double face, il est uniquement créé par les tribus. Avec ses couleurs et ses motifs traditionnels, transmis de mémoire de mères en filles, il représente leur identité.